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Philippe Wang, vice-président exécutif de Huawei Northern Africa : « L’Afrique a besoin de nos solutions pour sa transformation digitale » 

Si la crise sanitaire de la Covid-19 a affecté les activités de la vie courante et a engendré d’importants changements, elle a également entamé les prévisions de Huawei, le partenaire historique de l’Afrique. Dans un élan de résilience, Philippe Wang, vice-président exécutif de Huawei Northern Africa, annonce les défis majeurs auxquels le géant chinois s’attaquera, sur le continent, en 2021, pour poursuivre son développement numérique. 

Propos recueillis par Michaël Tchokpodo 

CIO Mag : De façon globale, quel bilan tirez-vous de vos activités africaines en 2020 ?

Philippe Wang : L’année 2020 a été marquée par la Covid-19, un défi majeur qui nous a poussés à accélérer nos activités et nos investissements sur le continent. La pandémie a confirmé l’idée que l’Afrique est pour nous un marché stratégique et une zone qui a besoin de nos solutions pour sa transformation digitale. Nous y avons renforcé nos liens afin d’améliorer la connectivité des zones reculées, grâce au déploiement de la fibre et via des solutions électriques adaptées aux différents contextes locaux. Nos investissements ont permis de pallier le déficit d’infrastructures dans le domaine de la santé et ont préservé l’éducation, notamment grâce à nos instruments de e-learning.

L’apparition de la Covid-19 a accéléré la transformation digitale des États et a, dans le même temps, entamé la mise en œuvre de projets structurants en Afrique. Un grand nombre de déploiements a été impacté. Comment Huawei a traversé cette crise  ?

P.W : Nous avons répondu aux attentes les plus pressantes de nos clients, de nos partenaires et des populations. Des attentes déjà présentes avant la crise, mais auxquelles la réponse a été rendue en mode accéléré. Des projets structurants ont été mis en œuvre à travers la connectivité et l’éducation, avec des solutions telles que Rural Star et Tech4All, ou encore nos ICT Académies Ces initiatives ont vocation à éliminer les inégalités de couverture et d’utilisation du numérique dans les zones les plus enclavées. De plus, aux côtés de nos 6 000 partenaires sur le marché africain, nous avons créé de très nombreuses opportunités d’emploi.

« … Nous avons soumis, à l’Union internationale  des télécommunications, un projet « New IP » qui répond aux exigences en termes de cybersécurité… »

La cyber-résilience est désormais considérée comme un vecteur de transformation. Comment Huawei accompagne ses clients dans cette nouvelle stratégie ?

P.W : Dans la lignée de la Convention africaine sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel, établie en 2014, nous évoluons aux côtés des gouvernements et des institutions régionales et continentales.

Ainsi, depuis 2013, nous coopérons, notamment avec Cigital, sur l’évaluation de la sécurité dans la conception, l’ingénierie et la gestion des tests des équipements que nous proposons.

Et nous avons soumis, à l’Union internationale des télécommunications, un projet « New IP », qui répond aux exigences en termes de cybersécurité. Avec ses 15 000 employés engagés dans la recherche, le groupe s’assure, entre autre, de la fiabilité de ses équipements, de la collecte de données et des solutions de  e-santé proposées dans le contexte de la pandémie.

En 2019, vous avez signé un Mémorandum d’entente avec l’Union africaine pour collaborer dans cinq domaines technologiques émergents : le haut débit, l’Internet des Objets (IoT), le Cloud Computing, la 5G et l’Intelligence artificielle. Où en êtes-vous ?

Pour réaliser ces objectifs, nous nous appuyons  sur une coopération, avec l’institution panafricaine, basée sur la création d’un écosystème industriel ouvert, coopératif et avantageux pour tous. De ce fait, nos projets concernant ces cinq domaines n’avancent pas au même rythme dans tous les pays, car chacun a ses propres priorités et capacités. Nous sommes également impliqués dans l’enseignement des best practices sur les diverses applications de l’Intelligence artificielle.

« Au Sénégal, notre partenariat avec l’UNESCO et Sonatel a permis la diffusion de tablettes intelligentes et d’une nouvelle plateforme d’apprentissage

Quid des programmes éducatifs (ICT Academy, Seeds for the future)?

Depuis 2016, le programme Huawei ICT Academy a bénéficié à environ 80 000 personnes, réparties entre 300 universités, sur l’ensemble du continent. De plus, face à la pandémie de la Covid-19, nous nous sommes associés à des organisations internationales et aux États, pour apporter des solutions de e-learning. Au Sénégal, notre partenariat avec l’UNESCO et Sonatel a permis la diffusion de tablettes intelligentes et d’une nouvelle plateforme d’apprentissage « Link Now ».

En 2021, Huawei envisage-t-elle de conquérir de nouveaux marchés, de développer de nouveaux projets ou de poursuivre selon la dynamique déjà en cours ?

Notre objectif principal est de soutenir des bénéfices mutuels en permettant à chaque personne, à chaque foyer et à chaque entreprise d’accéder aux TICs, afin de créer un continent résolument connecté et innovant. Nous souhaitons bien sûr développer toutes nos solutions, telles que l’IA ou le Cloud, mais pour cela nous sommes conscients que nous devons d’abord continuer de développer la bande passante et les infrastructures numériques, qui permettent l’accessibilité au réseau, en particulier dans les zones rurales.

« …Les réseaux 3G et 4G doivent poursuivre leur maturation

sur le continent… »

La question de la 5G reste centrale dans votre plan d’actions. Quel niveau de mise en œuvre comptez-vous atteindre cette année ? Et qu’adviendra-t-il des pays où la 3G ou la 4G n’est pas encore véritablement déployée ?

La technologie du réseau 5G vient répondre à des besoins spécifiques et à des cas d’usages précis, surtout pour les administrations et le secteur privé, et n’a pas vocation à remplacer le réseau 4G. D’ailleurs, l’objectif sera un basculement vers la 5G,  laquelle utilisera certaines bandes du spectre utilisées pour la 3G et la 4G. Ensuite, les réseaux 3G et 4G doivent poursuivre leur maturation sur le continent, l’objectif de Huawei étant de réduire la fracture numérique dans les régions reculées.

Nous avons déjà entamé les expérimentations 5G dans certains pays de la région, principalement dans le cadre de validations techniques des solutions imaginées et pour la préparation des scénarios d’accès des entreprises à la puissance de la 5G. Ce ne sont, pour l’heure, que des essais. Et s’ils sont concluants, ils seront mis en place à plus grande échelle, à travers tout le continent.

Quels sont les investissements majeurs prévus en 2021 en Afrique ?

Huawei va renforcer son engagement en Afrique. Notre ambition repose sur la différenciation, par la compréhension, des enjeux spécifiques à chaque pays, sur l’avancée de nos technologies et sur la qualité de nos réseaux. En 2021, nous renforcerons la continuité de nos services et nous accompagnerons nos clients, les gouvernements et nos partenaires, qui doivent disposer d’outils technologiques fiables et performants pour aider à la reprise économique. Par ailleurs, une de nos grandes responsabilités sociétales tient à l’inclusion numérique.

Huawei a mis en place « ICT Academy », dans 177 universités et collèges en Afrique du Nord. Quelque 30 000 talents en TIC ont été formés, dans les domaines du routage et de la commutation, de l’informatique en Cloud, de la propriété intellectuelle, de l’informatique, de la 5G et de l’Intelligence artificielle. Et plus de 6 000 personnes ont eu des certifications techniques professionnelles Huawei. Nous allons continuer dans cette voie de la formation et du partage.

 

Philippe Wang a rejoint le groupe Huawei en 2009. Il a successivement exercé les fonctions de Directeur de grand compte d’Orange, Directeur général de plusieurs pays (Togo, Bénin, Gabon, Guinée-Équatoriale), puis Vice-président Exécutif de la région Afrique de l’Ouest. Depuis octobre 2018, il est devenu Vice-président exécutif de Huawei Northern Africa.

Source CIO MAG :  http://cio-mag.com/

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